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Actualité du Fares

Pas au top : manque d'accès au traitement optimal de la TB-MDR et aux tests de résistance en Europe

La tuberculose est l'une des principales maladies infectieuses responsables de décès dans le monde. La tuberculose multirésistante (TB-MDR) (ou résistante à la rifampicine (TB-RR)), est particulièrement difficile à traiter et représente une menace sérieuse dans la lutte contre cette maladie, au niveau international.

En mai 2022, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé un nouveau régime de traitement plus court (6 mois) et entièrement oral comme étant la meilleure option pour traiter les patients atteints de TB-MDR/TB-RR. Ce nouveau traitement, connu sous l’acronyme BPaLM, comprend quatre médicaments : la bedaquiline, la pretomanide, la linezolide et la moxifloxacine. Le BPaLM s’avère être très efficace et, surtout, avoir moins d'effets indésirables, par rapport aux régimes prescrits antérieurement. En effet, jusqu'à il y a peu, la TB-MDR/TB-RR nécessitait 18 mois de traitement et souvent avec des injections douloureuses quotidiennes pendant les premiers mois. Un grand nombre de patients recevant ces traitements de 18 mois souffrait d'effets secondaires graves, qui pouvaient conduire à l’arrêt prématuré du traitement et la non-guérison. Compte tenu de tout cela, l'approbation de ce nouveau schéma thérapeutique peut être définie comme un "changement de paradigme" dans le traitement de la TB-MDR/TB-RR. Cependant, cette avancée majeure est en péril. Les rapports montrent l’augmentation de la résistance antimicrobienne à ces nouveaux médicaments contre la TB. Des données précoces suggèrent que la bedaquiline, l'un des principaux médicaments de ce nouveau régime TB-MDR/TB-RR, pourrait être particulièrement sujette au développement de la résistance. Pour prévenir le développement de nouvelles résistances, il est nécessaire de fournir un traitement avec des médicaments efficaces à chaque patient et pour cela, des tests de résistance doivent être effectués en temps opportun.

Durant l'automne 2023, TBnet (Tuberculosis Network European Trials group) a posé la question pour savoir si, un an après la publication des nouvelles recommandations par l’OMS, les patients en Europe ont accès ou non au nouveau régime de traitement et aux tests de résistance pour ces nouveaux médicaments. Des 54 pays de la région européenne de l'OMS, 44 pays dont la Belgique, ont répondu à l'enquête et les résultats sont interpelant : seuls 52% des pays ont accès aux 4 médicaments du schéma BPaLM, l’indisponibilité la plus fréquente étant celle de la pretomanide (55%). Pire encore, seulement14% des pays déclarent avoir accès aux tests de résistance aux quatre médicaments du nouveau régime de traitement, l'accès étant limité essentiellement à la bedaquiline (64%) et à la pretomanide (16%).

Ces résultats complètent ceux d'une enquête antérieure de TBnet qui avait montré des coûts disproportionnés dans la prise en charge de la TB-MDR/TB-RR dans les pays européens, où par ailleurs, le manque d'accès aux médicaments ne se limitait pas seulement aux médicaments TB-MDR/TB-RR, mais également aux médicaments nécessaires à la prise en charge des tuberculoses sensibles et des infections tuberculeuses latentes dans la région européenne de l'OMS. De même, une enquête récente du ptbnet, un réseau européen de la tuberculose pédiatrique, a documenté d'importants défis pour accéder aux formulations pédiatriques pour traiter la tuberculose en Europe.

Dr. G. Günther, l'un des auteurs de la publication des résultats de l'enquête de 2023 dans le journal "Clinical Microbiology and Infection", déclare : "Les patients atteints de TB-MDR/TB-RR ont le droit d'avoir accès au meilleur schéma thérapeutique : actuellement, ce n'est le cas que pour un peu plus de la moitié des patients en Europe. En parallèle, nous devons rapidement augmenter l'accès aux tests de résistance à ces nouveaux médicaments. Sinon, nous pourrions rapidement perdre notre meilleure et plus efficace innovation en matière de soins de la tuberculose depuis des décennies à cause de la résistance émergente. Les soins de la tuberculose en Europe sont compromis par le manque d'accès aux médicaments salvateurs et au diagnostic optimal, et cela est inacceptable."

 

Référence:

 

Other publications from TBnet on access to MDR-TB drugs and drug resistance testing in Europe:

  • Günther G, Guglielmetti L, Leu C, Lange C, van Leth F; Tuberculosis Network European Trials group.
    Availability and costs of medicines for the treatment of tuberculosis in Europe.
    Clinical Microbiology and Infection. 2023 Jan;29(1):77-84. doi: 10.1016/j.cmi.2022.07.026.
  • Guglielmetti L, Günther G, Leu C, Cirillo D, Duarte R, Garcia-Basteiro AL, Goletti D, Jankovic M, Kuksa L, Maurer FP, Méchaï F, Tiberi S, van Leth F, Veziris N, Lange C; Study Group on Mycobacteria of the European Society of Microbiology and Infectious Diseases (ESGMYC), European Society of Mycobacteriology (ESM), European Respiratory Society (ERS) and; Tuberculosis Network European Trials group (TBnet).
  • Rifapentine access in Europe: growing concerns over key tuberculosis treatment component.
    European Respiratory Journal. 2022 May 19;59(5):2200388.
  • Günther G, Guglielmetti L, Leu C, van Leth F, Lange C.
    Relative cost of multidrug-resistant TB medicines in Europe.
    International Journal of Tuberculosis and Lung Diseases. 2023 May 1;27(5):341-344.
  • Noguera-Julian A, Buonsenso D, McKenna L, Seddon JA, Ritz N.
    Availability of fixed-dose, child-friendly formulations of first-line tuberculosis drugs in Europe.
    European Respiratory Journal 2021; Oct 1;58(3):2101196.

 

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

8 mars 2024

journée droit des femmes.jpgLa journée internationale des droits des femmes est l’occasion de réfléchir aux questions de l’accès aux soins des femmes et de la perception du corps soignant de leur santé. Face à de nombreux constats, le FARES met en place des stratégies visant à assurer une prise en charge équitable tant en matière de tuberculose que de tabagisme.

 

Le saviez-vous ?

Les femmes sont aussi touchées par la tuberculose. Elles représentent un tiers des personnes atteintes par la maladie, chaque année. (1)

Le tabac reste impliqué dans 1 décès sur 5 (2), chez les femmes de moins de 65 ans. Elles ont 25% plus de risques qu’un homme fumeur, de développer une maladie cardiovasculaire.

Le tabac et la tuberculose continuent donc de dégrader la santé des femmes.

 

Quels constats ?

Pourtant, nous remarquons que l’accès aux soins de santé, droit fondamental, est semé d’embûches pour bon nombre d’entre elles. Il est établi que le tabagisme et la tuberculose sont davantage répandus au sein des classes les plus précarisées, où la barrière financière peut entraver l’accès à des consultations chez un.e médecin généraliste, un.e spécialiste ou encore à la réalisation d’examens de santé. Les femmes, souvent seules à élever leurs enfants, sont particulièrement touchées par la précarité. Le Centre de Prévention de la Tuberculose du FARES propose un accès gratuit et bas seuil, permettant de lever certaines barrières économiques. Encore, faut-il en être informée et pouvoir s’orienter vers les structures de soins adéquates.

De même, nous savons que la charge mentale qui pèse sur les femmes est souvent conséquente, les poussant à relayer leur santé au second plan, alors que prendre soin de soi ne devrait pas attendre. La proportion de familles monoparentales en Belgique est en constante augmentation et représente aujourd’hui une famille sur trois à Bruxelles (3). Ce contexte peut alourdir considérablement les contraintes logistiques que rencontrent les mères, pour se rendre à des rendez-vous médicaux. Pour d’autres femmes, les freins peuvent être liés à une emprise familiale, ou conjugale. Ce sont des situations régulièrement rencontrées avec les femmes mais rarement avec les hommes, reflet d’une société patriarcale.

Lorsque la rencontre avec un.e professionnel.le de santé a effectivement lieu, des obstacles d’ordre sociétaux peuvent s’immiscer et influencer la qualité des soins. Par exemple, les femmes fumeuses se heurtent régulièrement aux jugements de la part des professionnel.le.s de santé, concernant leur consommation. Souvent, celle-ci est abordée par le prisme réducteur de la grossesse ou de l’allaitement.

En ce qui concerne la tuberculose, cette pathologie présente déjà une forte tendance au retard de diagnostic, entrainant parfois son aggravation. Les femmes concernées par la tuberculose, quant à elles, pourraient davantage subir ce phénomène.

En effet, pour la tuberculose comme pour les conséquences du tabagisme, il est constaté que les symptômes décrits par les femmes peuvent être minimisés, voire « psychiatriquement » interprétés. Ces préjugés sexistes impactent négativement la qualité des prises en charge dont bénéficient les femmes. 

 

Quelles perspectives ?

Le service de prévention de la tuberculose a assurément pris conscience de la complexité dont relève  la prise en charge des femmes atteintes par la maladie. Les infirmières du service portent une attention particulière à chacune des situations et ajustent leur accompagnement, en organisant par exemple, des visites à domicile,  

Le service prévention du tabagisme rappelle qu’il est impératif d’agir en faveur de la santé des femmes fumeuses et ce, à plusieurs niveaux. D’abord, sensibiliser et former les professionnels de santé aux spécificités du genre et des consommations semble être indispensable, afin d’améliorer la qualité des soins préventifs et curatifs. En parallèle, un financement conséquent du secteur préventif, permettrait aux femmes d’exercer un plus grand contrôle sur leur santé et agir ainsi, sur les facteurs favorisant l’entrée dans le tabagisme, et accompagner celles qui veulent en sortir.  

Le service prévention du tabagisme du FARES poursuit sa réflexion sur la thématique et vous propose de prendre connaissance de son outil « Des Racines et des Elles », abordant les consommations et surtout, la notion de bien-être pour les femmes, via de multiples possibilités !  

 

L’accès aux soins de santé et une prise en charge équitable non-jugeante pour toutes les femmes demeure un enjeu sociétal majeur, pour lequel la mobilisation doit se poursuivre et ce, de façon systémique.


Sources :

(1) Registre belge de la tuberculose 2021 [En ligne]. Bruxelles : FARES asbl ; mars 2023 [cité le 7 mars 2024]. 52 p. Disponible : https://www.fares.be/tuberculose/publications/rapports-epidemiologiques/fares-registretbc2021_2hd.pdf

(2) CNCT [En ligne]. Des risques spécifiques sur la santé pour les femmes ; [cité le 7 mars 2024]. Disponible : https://cnct.fr/tabac-sante/risques-specifiques-femmes-sante-tabac/.

(3) Question Santé A.S.B.L. [En ligne]. Monoparentalité : les femmes jugées plus sévèrement ? ; [cité le 7 mars 2024]. Disponible : https://questionsante.org/outils/monoparentalite-les-femmes-jugees-plus-severement/.

Arrêt de commercialisation de la Pyridoxine LABAZ

Selon l’AFPMS, la Pyridoxine LABAZ n’est plus commercialisée en Belgique. Ce médicament est nécessaire pour contrer certains effets secondaires du traitement de la tuberculose.

Pour pallier à cette rupture, la solution est de le remplacer par le Befact Forte qui comprend de la Pyridoxine LABAZ (vit B6) 250mg mais également d’autres vitamines (B1, B2 et B12). Le coût est d’environ 10€ non remboursé par la mutuelle contre 4€ pour la pyridoxine LABAZ, donc un surcoût d’environ 6€.

 

Si votre patient éprouve des difficultés financières à payer ce médicament, vous pouvez demander une prise en charge à BELTA-TBnet.

Règles modifiées pour la vente d'e-cigarettes

Arrêté Royal en vigueur

Depuis ce 11 janvier 2024, les règles concernant la vente au détail des e-cigarettes et des flacons de recharge son entrées en vigueur. Ces changements font partie des modifications de l'arrêté royal du 28 octobre 2016 relatif aux cigarettes électroniques. Ceux-ci étaient déjà d’application depuis le 11/07/2023 avec une période de transition de 6 mois pour les détaillants. Ainsi, les règles qui s'appliquaient auparavant aux e-cigarettes et aux flacons de recharge avec nicotine s'appliqueront désormais également aux e-cigarettes et aux flacons de recharge sans nicotine. D’autres règles concernant les produits avec et sans nicotine voient également le jour.

La nouvelle réglementation s'appliquera à tout produit sans nicotine pouvant être consommé via une cigarette électronique, y compris les produits pouvant être mélangés par les consommateurs eux-mêmes, tels que les liquides de base (PG/VG) et les arômes.

Modifications principales :

  • Composition : les produits sans nicotine doivent respecter les mêmes règles de composition. Par exemple, les vitamines, la caféine, le CBD,… ne sont pas autorisés dans ces produits.

  • Étiquetage : les produits sans nicotine doivent respecter des exigences spécifiques en matière d'étiquetage, notamment avoir un avertissement sanitaire  et un dépliant dans les trois langues nationales. L'emballage ne doit pas ressembler à un produit alimentaire ou cosmétique.

  • Fonctionnalités interdites : Les caractéristiques attractives qui ne sont pas utiles au fonctionnement de la e-cigarette , telles que, par exemple, les lumières, sont interdites.

Des contrôles sont prévus dès ce mois de janvier 2024.

 

Source :  SPF Santé publique

Recherche d'échantillons de fumeurs belges de cigarettes

questionnaire pour un travail de fin d'études

Monsieur Jérémy Vanhollebeke nous demande de diffuser l'avis suivant :

Dans le cadre de mon travail de fin d’études de fin de Bachelor en assistant en psychologie, j’ai choisi de faire mes recherches sur les impacts biologiques et psychiques de l’addiction au tabagisme ainsi que sur l’état des lieux de la dépression chez le fumeur. De ce fait, pour ma partie pratique je me suis basé sur deux questionnaires présent dans des revues de littérature.

Le public concerné pour mon questionnaire concerne les fumeurs de cigarettes Belges âgés entre 18 et 50 ans.

Le questionnaire dans son entièreté dure entre 5 à 10 min. Le questionnaire n’est disponible qu’en français.

Lien vers le questionnaire

Contact

📧 jeremyvanhollebeke@gmail.com

 

Merci de diffuser le questionnaire auprès de vos patients ou personnes de votre entourage correspondant aux critères.