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En Belgique et dans le monde

EN BELGIQUE

La Belgique fait partie des pays dits « à faible incidence », avec environ 1.000 nouveaux patients diagnostiqués chaque année. Toutefois, la menace de la résistance aux médicaments antituberculeux et l’augmentation de la précarité font de cette maladie dite « sociale » un réel problème de santé publique qui doit faire l’objet d’une attention soutenue.

Comme dans la plupart des pays industrialisés, la tuberculose a fortement diminué en Belgique. Depuis 2007, l’incidence est passée sous le seuil de 10 cas par 100.000 habitants. En 2018, elle est de 8,6 /100 000 habitants.

La diminution de la tuberculose depuis la seconde guerre mondiale a suivi les projections des épidémiologistes mais, depuis deux décennies, la régression est moindre que prévue. Les flux migratoires en provenance de pays à haute prévalence ainsi que l’augmentation des inégalités sociales et de la paupérisation sont des facteurs explicatifs de cette évolution. La proportion de patients de nationalité étrangère parmi les tuberculoses déclarées en Belgique est passée de 18% en 1991 à 52 % en 2018. Plus d'un tiers des cas de tuberculose à Bruxelles et en Wallonie sont socio-économiquement défavorisés.

Comme dans les autres pays à faible incidence, la tuberculose est inégalement répartie en Belgique. On observe un plus grand nombre de cas au niveau des grandes villes qui concentrent les populations vulnérables : précarisés, sans domicile fixe, immigrants de pays à haute prévalence. Ainsi, la Région de Bruxelles-Capitale présente une incidence environ 4,5 fois plus élevée que celle observée en Wallonie ou en Flandre.

La tuberculose multirésistante (MR) est présente en Belgique. En 2018, 7 tuberculoses multirésistantes ont été diagnostiquées. La situation est similaire à celle de 2017 avec un nombre de cas MR historiquement bas (n=5). Globalement, la proportion de MR durant la période 2013-2018 (1 %) est significativement inférieure à celle de la période 2001-2012 (1,4 %).


DANS LE MONDE

La tuberculose se répartit de manière très inégale à travers le monde et se concentre dans les zones où la pauvreté est importante et où l'épidémie de VIH sévit.
Elle est une préoccupation de santé publique majeure, plus particulièrement en Afrique et en Asie.

Dans son dernier rapport, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en 2018 :

  • La tuberculose reste l'une des 10 premières causes de mortalité dans le monde.
  • 10,0 millions de personnes ont développé une tuberculose et 1,5 million en sont mortes.
  • Huit pays totalisent 66% des nouveaux cas, avec l’Inde en tête, suivie de la Chine, de l’Indonésie, des Philippines, du Pakistan, du Nigéria, du Bangladesh et de l’Afrique du Sud.
  • La tuberculose est le premier facteur de mortalité chez les personnes VIH-positives: en 2018, 251.000 personnes VIH positives sont décédés de la tuberculose. Le nombre de décès suite à une tuberculose chez ces personnes a diminué de 60% depuis l'an 2000 (n=620.000).
  • La tuberculose multirésistante demeure une menace pour la sécurité sanitaire. L’OMS estime à 484.000 le nombre de nouveaux cas présentant une résistance à la rifampicine – le médicament de première intention le plus efficace – dont 377.520 (78%) sont des cas de tuberculose multirésistante.

A l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose baisse d’environ 2% par an. Cette décroissance annuelle devrait être plus importante pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose.

Des progrès ont toutefois été enregistrés ; entre 2000 et 2018, on estime que 58 millions de vies ont été sauvées grâce au diagnostic et au traitement de la tuberculose.

Plus d'informations sur la tuberculose en Europe et dans le monde :