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Prévention de la TBC dans le milieu du travail

Dans certains milieux de travail, le risque de transmission de la TBC peut être majoré. Ces milieux comprennent notamment les institutions de soins, les prisons et les centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Le risque varie selon le type d’institution et le type de fonction ; il doit donc être évalué pour chaque situation.

Dans ces milieux à risque, la protection des travailleurs vis-à-vis de la tuberculose nécessite la mise en œuvre de différentes mesures de prévention, qui sont décrites de manière générale dans des recommandations de 2005 sur le dépistage et la prévention de la TBC dans le milieu du travail. Elles ont été actualisées, par le Conseil Supérieur de la Santé, en 2013, pour un public particulier que sont le personnel hospitalier et des MR/MRS dans les recommandations relatives à la prévention de la TBC dans les institutions de soins (2013). Ces dernières recommandations sont par ailleurs applicables pour d’autres milieux de travail que celui des institutions de soins et constituent la référence actuelle pour la médecine du travail.

De manière générale, ces recommandations comprennent les éléments suivants :

  • Mesures organisationnelles visant le diagnostic et le traitement précoces des cas de TBC contagieuses et la prise de précautions aériennes telles que l’isolement, le port du masque par le patient et le respect de l’hygiène de la toux.
  • Mesures de protection des travailleurs et des visiteurs. Le port d’un masque respiratoire permet de se protéger de la tuberculose. La qualité du masque, ainsi que son positionnement correct sont essentiels à son efficacité. Trois classes de masque existent, dont l’efficacité est croissante: FFP1, FFP2, FFP3 (FFP = filtering facepiece particle). Un masque de classe FFP2 au minimum est recommandé chez les travailleurs lors de la prise en charge de patients tuberculeux et un FFP3 sera privilégié en cas de TBC multirésistante. Le masque est requis même lorsque le patient contagieux n’est pas dans sa chambre.
  • Mesures visant la limitation de la concentration bacillaire dans l’air grâce à un système de ventilation (naturelle ou mécanique) performant. Des lampes à ultraviolets germicides (UV-C) peuvent aussi contribuer à l’élimination des bacilles tuberculeux dans les zones difficiles à aérer (salles d’attente, couloirs).
  • La surveillance des travailleurs passe par une analyse de  risque et l’organisation d’un dépistage systématique au besoin (voir Dépistage des travailleurs à risque)
  • Enfin, en cas de TBC contagieuse, le dépistage des contacts vise à diagnostiquer le plus rapidement possible des ITL voire des TBC actives parmi les individus ayant été en contact avec la source de contamination. (voir Dépistage des contacts)

CAS SPÉCIFIQUE DES MAISONS DE REPOS (MR) ET MAISONS DE REPOS ET DE SOINS (MRS)

Les personnes âgées présentent un risque majoré de tuberculose, le plus souvent lié à la réactivation d’une infection tuberculeuse latente. Dans ce groupe à risque,  la mortalité liée  à la  tuberculose est élevée, et le diagnostic est parfois difficile à poser à cause d’un tableau clinique atypique.

En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé ne conseille pas de dépistage systématique chez les pensionnaires en MR-MRS. Il recommande de mettre en place une stratégie basée sur la reconnaissance précoce des signes d’appel de tuberculose pulmonaire chez les résidents à l’entrée et au cours du séjour.

En présence d’un cas contagieux dans l’institution, la radiographie est privilégiée par rapport aux tests d’immunodiagnostic (TCT et IGRA) pour dépister les contacts, vu la prévalence relativement élevée d’ITL chez les personnes âgées. En outre, pour chaque résident ayant eu un contact étroit avec le cas-index, la vigilance est de mise : la recherche de signes d’appel de tuberculose doit être systématique.

Le personnel des MR/MRS est soumis au dépistage à l’embauche puis périodiquement en fonction des résultats de l’analyse de risque.

Lire la partie sur les MR et MRS des recommandations du CSS (2013)